mercredi 17 avril 2019

Alchimistes







Grosse attaque du parasite en fin de journée, à la maison, dans ma grotte, mon repère. Je vois des zombies allant et venant autour de moi en rentrant du travail. Absent, criant, pleurant, se nourrissant d’autrui et d’eux même, mutilant ce qu’il reste de leur humanité, de leur divinité. Tous les symptômes d’un organisme vivant en phase terminale de mort spirituelle. L’esclavage au lieu de la liberté. La réaction au lieu de l’action. La peur au lieu de la sérénité. Le refus au lieu de l’acceptation. Le mensonge au lieu de la vérité. Entendre au lieu d’écouter. Accélérer au lieu de ralentir. L’extérieur au lieu de l’intérieur, de soi. Ils alimentent l’autre zombie qui vit en moi. Je dois couper ! Enfin dans mon cube, ma respiration s’opère enfin de manière plus ample et déliée. Ce flux d’énergie se propage dans mon véhicule corporel. Mais, la culpabilité et ses vassaux, le contrôle et l’attente sont présents, fidèles au poste qui leur a été attribué par le monstre. Et ce, même après une méditation de quarante minutes qui a stoppé son avancée en moi. Un moment de partage intense et de communion avec ce démon habitant mes entrailles, mon démon. Je dirais presque une fraternité. Mon avatar prend son énergie maintenant non plus dans la matrice mais en lui-même, dans la créature divine qui l’habite et dans l’univers. Du coup, je sentais mon mental et ses scénarii anesthésiés ou en régression, je ne saurais vraiment le dire. Mais ils étaient toujours là, tapis dans l’ombre matricielle. Le dompteur a-t-il domestiqué ses habitants sauvages et sanguinaires ? C’est exactement cette sensation qui se propage en moi depuis hier soir et encore plus ce matin, après qu’un large sourire de joie de Yakbhu ait envahi le visage de Tanguy. Une transmutation de la peur en joie. Une sorte de trêve ? non une alchimie. Une reconnaissance, une acceptation, un accueil de cette dualité qui règne dans l’univers, dans chaque particule, créature et créateur. Encore le Un, le tout, autour de nous, entre nous et en nous.

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