vendredi 15 mars 2019

ADN, onde choc et mutation


La pause déjeuner, je m’adonne pendant ce temps qui m’est accordé à une marche lente, consciente, adaptée à mon souffle, à une observation poussée de tout ce qui est extérieur à mon véhicule corporel et sensoriel tridimensionnel dense. Une étendue plane de grande longueur et largeur devant moi, sans aspérités, peu fréquentée, m’appelle à une expérience. Priver ce zombie en chair et en sang de son sens de la vision pendant un nombre indéfini de pas, en gardant la même allure, le buste bien droit. Les premières secondes sans cette capacité sensorielle ne génèrent aucune appréhension ou de gesticulation du mental. Comme un train lancé à une allure généreuse qui conserverait une inertie dans sa direction et sa vitesse. Puis, une légère perte d’équilibre se fait sentir, le cerveau comprend qu’il doit gérer cette situation sans l’organe de la vue, donc il impulse un signal d’alerte. Instantanément, il propulse un influx nerveux vers mes pieds, ma liaison à la Terre. Je les ressens beaucoup mieux, comme si ils étaient devenus plus sensibles. Ils m’informent tant bien que mal de ma trajectoire et de mon inclinaison. Un bateau ivre, c’est ce que je perçois de mon entité physique à ce moment-là. Un sentiment de peur arrive ensuite, celui de rentrer en contact avec un poteau par exemple alors qu’il n’y en a aucun aux alentours ou alors très loin. Le mental se met en route, solution facile, pourquoi ? Pourquoi le cerveau ne reprend -il pas les commandes et ne sollicite t-il pas les autres sens ?  Le mental imagine sans information fiable et réelle ce qui peut se passer pour ce corps si son organe de la vision reste obstinément hors service. L’envie irrépressible d’ouvrir le rideau cutané de mes paupières ne cesse de me solliciter. Je suis au bord de la chute, du choc, du chaos. Mes émotions s’emballent, m’indiquent un sentiment de panique, presque. Dehors, au-delà de mes paupières, de mon mental, aucun obstacle, pas de trou, aucune entité ne croise de près ou de loin ma course folle. Un calme paisible. Je vacille. Des pensées me traversent, vais-je développer encore plus un de mes autres sens pour pallier le fonctionnement du gréviste? vais-je faire naître une autre qualité sensorielle inconnue jusqu’à présent ? La perte de contrôle, l’onde de choc sont là. Vais-je débloquer mon acide désoxyribonucléique ? provoquer une mutation de mes capacités sensorielles ? Enfin, j’ouvre les yeux, je me reconnecte avec les images temps réel du monde manifesté, je suis sauvé. Je respire profondément. Un flux d’information que je ne sais pas obtenir autrement arrive à mon cerveau. Je me stabilise. Le trouillomètre revient à des niveaux gérables. J’ai l’intuition qu’il faut sevrer le corps physique de ses sens, ou de nourriture physique, ou d’air pour provoquer un stress non contrôlé, une panique, une sortie de route et favoriser l’apparition d’une mutation, d'une adaptation. Provoquer la vie pour qu’elle trouve un moyen de survivre à la situation présente. Le contrôle est alors laissé à l’âme, l’être, le mental est hors d'usage, il surchauffe, panique, suffoque. C'est là, maintenant, que le saut quantique est possible. Le saut vers soi, vers l'information contenue en nous, vers la solution, vers nos pouvoirs divins...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Autotest, dépassement de soi... Cool